Dogman
Matteo Garrone, Italie, France, 2018o
Dans une banlieue déshéritée, Marcello, toiletteur pour chiens discret et apprécié de tous, voit revenir de prison son ami Simoncino, un ancien boxeur accro à la cocaïne qui, très vite, rackette et brutalise le quartier. D’abord confiant, Marcello se laisse entraîner malgré lui dans une spirale criminelle. Il fait alors l’apprentissage de la trahison et de l’abandon, avant d’imaginer une vengeance féroce.
Dans un décor de ville quasi abandonnée, l'architecte de l'image Matteo Garrone joue sur les différences d'échelle et de gabarit pour cette chronique désenchantée sur la violence ordinaire, sur ces mille vexations quotidiennes qui peuvent transformer un bon en brute.
Barbara ThéateAvec ce conte macabre, le réalisateur italien Matteo Garrone explore brillamment les recoins les plus obscurs de notre humanité et offre à son acteur, Marcello Fonte, le prix d'interprétation masculine.
Céline RoudenLa réalisation de Garrone est entièrement axée autour de cette impression progressive de perte d'une raison d'être, grâce à la discrétion, voire à la froideur, de sa narration, à ses cadrages sobres et précis, à sa photographie naturelle jamais appuyée, à son montage strictement fonctionnel et, surtout, à l'ensemble de ses interprètes au jeu d'une très grande justesse.
Michel CieutatPerhaps the most impressive thing about a hugely impressive exercise in directorial control is the fact that we come away from an intensely violent film, a film where bones crunch and blood smells, touched by pathos and a strange sense of hope. [Excerpt]
Lee MarshallSelten sieht man im Kino so konsequentes Einsamkeitsgrau und Verzweiflungsschwarz. Hier, am Ende aller Zukunftsaussicht, hat eine elende italienische Gegenwart etwas von quasi gefrorener Endgültigkeit.
Christoph SchneiderIn einer süditalienischen Kleinstadt lässt sich ein sanftmütiger Hundefriseur (Marcello Fonte) von einem boshaften Ex-Mafioso tyrannisieren, um ihm am Ende dann doch ein bisschen Widerstand zu leisten. Matteo Garrones auch in Cannes gezeigter Film ist weniger Stellungnahme als Symptom einer passiven, paralysierten Gesellschaft, die sich von Neofaschismus und brutalem Maskulinismus zerquetschen lässt.
Philipp Stadelmaier